OneScore, L’indicateur sociétal de la valeur des intrants agricoles
Evaluer la performance sociétale globale d’un produit de l’assiette au champ
Une équipe projet & des experts pour un OneScore simple et objectif
Les réponses aux questions les plus fréquemment posées
Les outils de scoring offrent une vision réductrice de la réalité. Est-ce qu’un outil de notation est pertinent pour les intrants agricoles ?
La transition alimentaire est en marche. Elle concerne actuellement 1 euro sur 10 dépensés au sein du marché des produits de grande consommation. Les outils de notation et d’affichage se développent au sein de la relation distributeurs-consommateurs afin d’informer et de sensibiliser rapidement les consommateurs sur les produits qu’ils consomment (Nutriscore, Affichage environnemental, etc.)
À ce titre, il nous apparait essentiel de disposer de ce type d’outil pour construire une transition agricole en phase avec la transition alimentaire. Cela passe par des outils simples (mais fiables) d’information et de sensibilisation des acteurs agricoles aux attentes sociétales. Pour plus de précision et de technicité, les informations techniques agronomiques, économiques, environnementales continueront à exister.
Pourquoi avoir développé cet outil de transparence pour les intrants agricoles ?
La défiance à l’égard des intrants agricoles mais plus largement de l’agriculture est une réalité. En parallèle, les outils de scoring sont en plein essor et ce quel que soit le domaine d’activité afin d’informer et de sensibiliser les acteurs aux performances des produits. Absent du monde agricole, il apparaissait important de développer cette approche pour pouvoir parler objectivement des intrants agricoles quant à leurs valeurs sociétales.
Qui est le panel Consommateurs ayant participé à la définition des attentes sociétales (taille, représentativité, etc.) ?
Pour intégrer les consommateurs-citoyens à la réflexion autour de OneScore, des ateliers de dialogue ont été organisés et animés par Citoyens&Compagnie.
Les ateliers Citoyens&Compagnie ont pour ambition d’aller directement au cœur des entreprises et des fabricants pour porter les valeurs et les attentes des consommateurs afin d’accélérer un développement plus durable, plus équitable et plus responsable.
L’approche de Citoyens&Compagnie vise à co-construire avec les consommateurs les produits alimentaires : de leur co-création aux pistes de progrès. Les citoyens-consommateurs sont en posture de prendre eux-mêmes en main le dispositif pour devenir acteurs et se saisir de la question. Des facilitateurs indépendants cadrent et accopagnent les échanges. Le groupe est alors en capacité de répondre à la problématique, par l’intelligence collective et la montée en compétence sur ce sujet.
Les ateliers Citoyens et Compagnie pour OneScore se sont déroulés entre juin et septembre 2020 avec des participants recrutés dans 3 villes françaises. Au total, 21 personnes ont participé aux Ateliers lors de 6 sessions synchrones et une session asynchrone pour imaginer quels seraient les enjeux qui permettraient aux français de s’assurer que les agriculteurs ont bien accompli une transition agricole mesurable et vérifiable.
Est-ce que l’ensemble des attentes sociétales est représenté ?
Seules les attentes sociétales créant de la valeur au sein des filières (présentes au sein de cahiers des charges par exemple) sont ici reprises. Les attentes sociétales ne faisant pas l’objet d’un consensus scientifique ou règlementaire ne sont pas considérées.
Pourquoi la quantité de production agricole et donc de l’alimentation n’est pas inclue au sein de OneScore ?
Cet outil ne risque-t-il pas de normaliser les démarches filières ?
L’outil OneScore permet aux acteurs agroalimentaires d’étayer leurs démarches de progrès, voire de les faire évoluer en fonction de leurs orientations stratégiques et marketing. OneScore reçoit d’ailleurs à ce titre un accueil positif des acteurs de l’aval et s’intègre pleinement dans la volonté de l’Association Nationale des Industries Alimentaires d’une information produits augmentée, fiable, exhaustive et intégrative pour regagner la confiance des consommateurs. www.ania.net
Dans le cadre de l’affichage environnemental des produits (article II de la LOI n° 2021-1104 du 22 août 2021 dite Loi climat) www.legifrance.gouv.fr et sur www.ademe.fr, OneScore pourra également contribuer à fournir des informations objectives et lisibles sur les impacts environne- mentaux et le respect de critères sociaux sur les produits.
Pourquoi avoir opté pour une évaluation unique ?
Là encore, il s’agit d’offrir de la lisibilité au OneScore. Une diversité de notes globales OneScore par filière ou zone géographique rendrait illisible la performance sociétale d’un produit. Rappelons toutefois que OneScore est composé d’une note globale mais également de notes par enjeu et par enjeu spécifique. En parallèle, un travail d’équivalence est mené avec les différentes filières et cahiers des charges afin de corréler OneScore aux attentes de la filière. Ainsi, les critères de compatibilité pourront varier selon les filières et les attentes.
OneScore sera-t-il un outil de référencement pour les coopératives ?
OneScore apporte une information supplémentaire lors du référencement des intrants agricoles. Cette donnée viendra compléter les données que les coopératives et le Pôle Partenaires Agrofourniture utilisent actuellement dans leurs référencements, à savoir les données règlementaires, les données techniques issues des réseaux agronomiques (POOLs), les données environnementales, les données économiques et les données logistiques. OneScore ne sera en aucun cas l’unique critère de référencement.
L'indicateur de la valeur sociétale des intrants agricoles
Le contexte climatique de l’année est le paramètre qui influe le plus sur les pressions maladies, ravageurs et adventices et par conséquent les pratiques agricoles et de l’utilisation des produits de protection des plantes, avec un fort impact régional. Les différences Nord /Sud sont plus exacerbées.
Par exemple, on observe qu’en vigne la pression adventice est bien corrélée au cumul de précipitation entre 1er janvier et 31 juillet : lors d’années pluvieuses, les levées de mauvaises herbes sont plus abondantes.
En lien avec le réchauffement climatique, depuis ces dernières années, les températures grimpent tandis que les précipitations se font plus rares et plus souvent sous forme « d’événements climatiques » (mini tornades, pluies diluviennes…).
Les liens entre le climat annuel et les pressions parasitaires sont étroits : lors des printemps pluvieux, c’est la pression maladie qui va augmenter ; au contraire des années plus chaudes où ce sont les pressions insectes qui augmentent (à l’inverse du risque maladie). La météo et le dérèglement climatique exercent aussi une influence sur la flore : des espèces émergent et d’autres gagnent du terrain : ray-grass, datura, ambroisie. Les graminées les plus répandues voient leur cycle végétatif évoluer : le vulpin a tendance à germer et/ou lever plus tard.²
Le ray-grass lève de manière très échelonnée, presque toute l’année et conquiert maintenant l’ensemble du territoire national, envahissant de plus en plus de cultures. Le datura et l’ambroisie ne sont plus cantonnés à leurs régions historiques mais s’étendent dans les régions plus au Nord.
On remarque également depuis plusieurs années une évolution des maladies présentes sur le territoire français. Certaines, peu présentes historiquement, font leur apparition comme la rouille noire, originaire d’Afrique, présignalée 96 fois et dans l’ensemble de la France en 2021, pour la première fois depuis plusieurs décennies.³
La septoriose quant à elle, est de moins en moins fréquente sur le territoire à cause notamment des conditions de températures et d’humidité qui ne permettent pas son bon développement. Au contraire, d’autres maladies comme la rouille jaune sont plus fréquentes et se développent dans des conditions de température inhabituelles, notamment en 2022. De plus, la rouille jaune est une maladie ayant un impact sur le rendement très préjudiciables (pouvant dépasser 40 q/ha de nuisibilité).
Sources
1. DUFFAU «la flore et la gestion des adventices au vignoble depuis 1995 » en cours de publication, COLUMA 2023
2. M. FLAMENT, B. BOQUET, N. COLBACH, S. VANDRISSE, J. PERNEL « répondre aux besoins terrain sur la gestion des adventices en hauts-de-france : illustration par les travaux conduits sur le faux-semis dans le cadre du projet adventurh » en cours de publication, COLUMA 2023.
3. Romain Valade, Anne-Lise Boixel, Kevin JG Meyer, Frédéric Suffert, « 2021, l’odyssée de l’espèce Puccinia graminis f. sp. tritici », juin 2022.